Citations, 101

Comme l’État moderne, le capitalisme est impérialiste par nature. La propriété capitaliste c’est le vol, institutionnalisé, permanent, sans que le voleur ait le temps de souffler. À cette fin il a inventé l’avion. Au fond, la propriété capitaliste identifiée au profit n’est que le moyen d’une obsession autrement ancienne et nouvelle : le pouvoir. De quoi ? – D’accumuler encore plus de capital : de pouvoir. La propriété capitaliste n’est qu’une énorme machine automatique permettant d’exploiter les choses et les hommes. Elle est donc avant tout celle des moyens de production : l’essentiel pour Onassis n’est pas son yacht, mais ses pétroliers et ses raffineries. Produire, exploiter – c’est-à-dire pour une part détruire – non jouir ou conserver, cela seul passionne le propriétaire capitaliste. S’il l’est d’un gisement ce sera pour l’épuiser, d’une forêt pour la raser. Qu’importe ! Avec l’argent du gain il en rachètera dix autres. Conserver serait abdiquer. Au fond, il est saisi de la même rage d’action et de bouleversement que le révolutionnaire politique auquel il prépare les voies.

La propriété c’est l’envol
inédit (années 1980), à paraître à l’automne 2023 chez R&N

Une réflexion sur “Citations, 101

  1. Debra

    Mais…
    Dans l’idée de société de consommation, il y a l’idée de consommer, donc… de manger. En mangeant… on détruit ce qu’on mange. Forcément. C’est la loi du vivant qui fait qu’en mangeant, on détruit ce qu’on mange, on ne peut pas le garder intacte, inchangé, tel quel. Après, on peut se demander… où est l’inter-dit ? Qu’est-ce que la société édicte comme étant inter-dit de manger, par EXCLUSION ? En postulant que si TOUT peut être mangé, il n’y a plus d’étoile polaire pour l’Homme, et il se sent devenir… une proie, et non pas un prédateur. Il me semble que c’est n’est pas vraiment vivable de se sentir une proie à longueur de journée…
    Y a t-il une équivalence dans la société… capitaliste entre manger et acheter ?
    S’approprier ?
    Pour le pouvoir… lui aussi est une expérience fondatrice et constitutionnelle de l’Homme. Il se manifeste dès que le petit d’Homme se met debout, puis marche, et commence à parler. Il (ou elle…) se sent puissant dans la jubilation de s’approprier la motricité, de pouvoir bouger, se déplacer. Détruire le pouvoir, l’expérience de jubilation qui vient avec ça, c’est détruire… l’Homme debout quel que soit son sexe, d’ailleurs (mais en sachant qu’il y a des différences entre hommes et femmes, tout de même).
    Je sais qu’il y a des « doux » DINGUES qui rêvent de détruire le pouvoir, mais je n’en fais pas partie, et je ne peux pas m’allier à ceux qui ne savent pas qu’ils visent la destruction de l’Homme avec leurs rêves d’agneaux mal placés.

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