Sur Napoléon (extrait de « L’Etat »)

Sur une société que la dictature et la révolution avaient broyée s’épanouissaient les fleurs bizarres d’un monde corrompu. Mais la corruption nourrissait le dégoût ; le peuple se détournait, et les maîtres qui voulaient assurer l’avenir songeaient à rétablir un ordre. Tous se tournaient vers l’armée ; elle était loin, et l’éclat de sa gloire était la dernière espérance.L’énergie de ses chefs et les vertus de ses soldats étaient un exemple ; en dehors d’elle rien n’était pur, rien n’était sûr. À partir d’elle renaquit l’État dans la personne de Bonaparte.

Car c’est toujours derrière la personne qu’il se dissimule. Le mythe de Napoléon n’existe que pour offrir une image de l’homme à une humanité excédée d’abstraction politique ; pour fournir un objet vivant à son besoin d’aimer et de servir. Chaque fois que progresse le mécanisme de la dictature, la personne du dictateur s’interpose pour nous le cacher. Pour un temps, dans le tonnerre romantique des canons : la tragédie et le Héros ; et pour toujours dans le silence : l’administration et le Code. Aujourd’hui encore, c’est ainsi que nous dupe le politique.

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Jean Bernard-Maugiron, Entretien avec Pièces et main-d’œuvre pour la réédition de « L’État »

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Charbonneau contre l’Etat totalitaire,
entretien avec Jean Bernard-Maugiron

Mis en ligne le 24 mai 2020 sur le site de Pièces et main d’œuvre

Introduction de Pièces et main-d’œuvre

Les éditions R&N viennent de publier le livre majeur et maudit de Bernard Charbonneau, L’État (550 p., 30 €, préface de Daniel Cérézuelle), écrit entre 1943 et 1949, et ayant subi à peu près toutes les avanies que peut subir un chef-d’œuvre méconnu – sauf la disparition définitive. 

Jean Bernard-Maugiron, animateur du site La Grande Mue, à qui l’on doit cette parution, présente cet ouvrage et son auteur dans notre entretien à lire ci-après.

Il faut dire que Charbonneau (1910-1996) n’a pas de chance. Parce que son nom compte trois syllabes, on dit toujours « Ellul & Charbonneau », alors que son ami de toute une vie a toujours proclamé sa dette et son admiration envers son génie.

Ce n’est d’ailleurs pas de chance pour nos deux libertaires gascons, apôtres du « sentiment de la nature, force révolutionnaire » (Charbonneau, 1934), que d’entamer leur trajectoire critique au moment où leur aîné, Jean Giono, auteur culte du « retour à la terre », multiplie entre 1929 et 1939 les ouvrages anarcho-pacifistes et anti-industriels. Mais quoi, sans Chateaubriand, pas de Victor Hugo.

La suite, la Seconde Guerre mondiale qui débute avec des charges de cavalerie et se termine par des bombardements atomiques, l’avènement de la machine à gouverner cybernétique, l’expansion économique et la destruction de la nature, relève de notre malheur commun.

Ce qui est singulier, c’est l’irréductible détermination de Charbonneau à vivre contre son temps, petit prof binoclard réfugié dans son coin de campagne, et à nous envoyer coûte que coûte ses messages, qui nous arrivent peu à peu avec un demi-siècle de retard. Circulaires à la machine à écrire photocopiées, auto-éditions invendables, éditions invendues, chroniques dans la presse écologique et de plus en plus, maintenant qu’il est mort depuis 24 ans, de vrais livres chez de vrais éditeurs.

Le temps de Charbonneau est venu. Trop tard évidemment. Si une partie du public écologiste et anti-industriel le lit désormais, c’est que sa lucidité enragée et solitaire n’a pu empêcher, ne pouvait empêcher, cette destruction conjointe de la nature et de la liberté que nous subissons maintenant. Quand une pandémie issue du ravage des forêts autorise la Machine étatique à traquer ses machins citoyens par des moyens électroniques, et à les reclure à domicile, chacun peut voir où va le monde. Reste à comprendre comment cela est arrivé, et à démonter avec Charbonneau les ressorts de l’État totalitaire.

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Daniel Cérézuelle, préface à la réédition de « L’État » chez R&N

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Daniel Cérézuelle

L’esprit du totalitarisme
Préface à la réédition de L’État chez R&N

« Si nous considérons les faits sans complaisance,
tout nous enseigne que notre univers tend irrésistiblement à se totaliser en un pouvoir central. »
L’État

Ce livre a été écrit pendant la Seconde Guerre mondiale et les deux ou trois années qui suivirent, au moment où la variante nazie du totalitarisme a été vaincue pour laisser triompher la variante communiste et où un État libéral mettait au point et utilisait l’arme atomique de destruction de masse. Assistant au triomphe de la surpuissance, qu’elle soit politique, militaire ou techno-industrielle, Bernard Charbonneau est convaincu que le cauchemar n’est pas fini, qu’il ne fait que commencer. Alors que la plupart des ouvrages publiés après guerre sur le phénomène totalitaire, à l’instar du livre de Hannah Arendt, se demandent : « comment a-t-on pu en arriver là ? », Charbonneau, lui, est convaincu que nous n’en sommes qu’au début et se demande : « qu’est-ce que cela annonce ? » Pour lui, les forces qui ont rendu possible le déchaînement de la violence totalitaire politique n’ont pas été vaincues par la guerre, elles sont toujours actives et potentialisent le risque encore plus terrifiant d’une totalisation sociale. Cela explique le ton tragique et la grandiloquence de certains passages de ce livre angoissé. 

La notion de totalisation sociale chez Bernard Charbonneau. Né en 1910, ayant grandi à l’ombre de la Première Guerre mondiale, Charbonneau a été très tôt convaincu que le XXe siècle serait en même temps, et pour les mêmes raisons, celui du totalitarisme et du saccage de la nature. Toute l’œuvre de Charbonneau est un appel à prendre conscience de ce que le développement techno-industriel et scientifique, ce qu’il appelle la « grande mue de l’humanité », va priver l’homme de nature et de liberté. Charbonneau a une conception très originale, sociale et non politique, du phénomène totalitaire. Pour lui, en effet, l’essence du totalitarisme n’est pas à chercher du côté des idéologies politiques, mais plutôt du côté de transformations sociales et culturelles plus profondes. 

Dès 1935, dans les Directives pour un manifeste personnaliste, Bernard Charbonneau et son ami Jacques Ellul, alors qu’ils n’avaient respectivement que vingt-cinq et vingt-trois ans, font état de leur révolte face à l’autonomisation des structures techniques, administratives et industrielles et à la dépersonnalisation d’un nombre croissant de dimensions de la vie quotidienne qui résultent du fonctionnement ordinaire de la société industrielle et technicienne. « Ce qui caractérise le monde où nous vivons, c’est la symbiose du politique et du technique » c’est-à-dire que tant les progrès de l’État que ceux de la technique tendent vers le même type d’organisation de l’ensemble de la vie sociale. C’est pourquoi, contrairement aux analyses de Hannah Arendt, Charbonneau affirme dans L’État que « la nouveauté de l’esprit totalitaire n’est pas dans une théorie mais dans l’absence de théorie » étant donné que les premières manifestations d’une organisation totale (plutôt que totalitaire) de la vie sociale ont eu lieu avant l’apparition de régimes menant une politique totalitaire.  Lire la suite

Préface à l’édition 1987 de « L’État »

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Préface à l’édition de L’État
(1987)

La réédition de ce livre trente-six ans après sa publication ronéotypée par l’auteur mérite quelques mots d’explication. Certaines analyses des faits, inconcevables à l’époque, paraîtront aujourd’hui des banalités, tellement la suite les a vérifiées. Que la négation des libertés, loin d’être la condition de la justice sociale, aboutisse à renforcer les privilèges d’une caste monopolisant le pouvoir, ce constat irrecevable pour une intelligentsia fascinée par la Russie de Staline, devient un truisme pour celle qui, après Khrouchtchev découvre le goulag, et sous Brejnev l’existence de la nomenklatura.

De même, la réalité de L’État étant plus forte que celle de l’internationalisme révolutionnaire, il est maintenant admis qu’il peut y avoir conflit entre deux États socialistes. Et sauf pour les derniers orthodoxes du PC, il n’est plus scandaleux de parler d’un totalitarisme, brun ou rouge. Mais il en était tout autrement quand L’État fut écrit ; alors, le plus bourgeois des éditeurs était tenu à la prudence. Qu’un écrivain puisse laisser imprimer aujourd’hui sans honte ce qu’il a pu écrire sur un tel sujet en 1947-48 n’est pas si courant. Et le motif qui l’a poussé à prendre ses distances : une liberté qui ne soit pas une duperie politique, reste, croit-il, toujours actuel.

Évidemment, les temps ont changé. Au terme de sa vie l’auteur se retrouve dans la situation de sa prime jeunesse, quand il discutait avec Jacques Ellul dans des rues que n’avait pas encore occupées l’auto. Entre-temps leurs vues sur la montée d’un Meilleur des Mondes organisé en fonction d’impératifs scientifiques et techniques ont été compliquées par le déchaînement de la Crise, des totalitarismes et de la guerre. Mais celle-ci n’étant qu’un prolongement de la paix par d’autres moyens, l’éclair d’Hiroshima ramène à la question première[1].

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Appel à souscription pour l’édition ronéotypée de « L’État », 1950

Honte à l’édition française d’après-guerre. Devant le refus des éditeurs contactés, Bernard Charbonneau doit se résoudre, avec l’aide financière de Jacques Ellul,  à publier une version ronéotypée de L’État, en trois parties. Voici le bon de souscription envoyé à ses amis et relations.

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Il faudra attendre 1987 pour que les éditions Economica, toujours par l’entremise de Jacques Ellul, le publient sous forme de livre. Il est aujourd’hui épuisé, et ce sont les éditions R&N qui rééditent ce maître-livre en mai 2020.

 

Jacques Ellul, « L’homme et l’État »

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Jacques Ellul

L’homme et l’État
(1952)

(L’article du Monde pour annoncer la sortie de L’État,
« chez l’auteur »)

Cela s’appelle L’État (1), tout simplement. Et l’on a envie aussitôt de réagir : « Encore un ! » Après ce que les classiques ont écrit sur l’essence et le fondement de l’État ; après ce que les modernes écrivent sur sa structure et son fonctionnement ; après Jouvenel, Ferrero, Guardini, Burdeau, et combien d’autres, que pourrait-on ajouter ? Qu’est-ce qu’un auteur inconnu et apparemment sans titres l’accréditant a priori peut apporter dans cette immense recherche de l’homme à l’égard du pouvoir, quête qui aujourd’hui se fait plus objective et juridique dans la mesure même où l’homme se sent plus directement concerné, plus brutalement saisi ?

Mais dès les premières pages on est transporté dans une tout autre perspective que celle, coutumière, des ouvrages sur l’État. On s’aperçoit très vite que ce livre hors cadre ne répond pas eux « genres » traditionnels. Ce n’est pas une histoire de l’État, et cependant le soubassement historique est fortement charpenté (l’auteur est professeur d’histoire). Ce n’est pas un livre politique, et cependant il en juge pertinemment. Ce n’est pas un livre de droit constitutionnel, et cependant la complexité des institutions de l’État y est parfaitement décrite. Ce n’est pas un essai (les dimensions du travail excèdent les cadres de l’essai) ni de la « littérature », quoique le style en soit riche et prenant, et quoique la vigueur philosophique sous-tende l’ensemble : c’est tout cela à la fois, non dans la confusion des genres mais dans la richesse et la maîtrise de la pensée. Lire la suite

« Invocation »

Invocation

Introduction au livre V de L’Etat
(1943 et 1945)

 

Tristement seul est l’homme dans ce désert… Non. Car maintenant voici Léviathan, tellement énorme que bien des années avant son règne l’ombre s’en est progressivement étendue sur la fête des hommes – mais pour des regards aveugles il n’y a pas d’ombre. Nous avons vu grandir sa nuit en silence avant de sentir le poids de son corps et grincer les rouages de sa minutieuse mécanique. Nous avons essayé de fuir très vite ; mais nous vivons en un rêve où une menace lente rattrape, inexorablement, la fuite la plus rapide. Et maintenant nous sommes dans l’estomac du Léviathan qui ne peut vivre qu’en digérant toute la chair vivante de l’univers.

Même pas libres comme Jonas, et sans espoir d’être jamais vomis aux rives d’une terre promise. Car nous sommes coincés dans son affreux rouage, obligés de nous courber à son jeu pour ne pas être déchirés. En prenant une position compliquée, je peux encore bouger l’index de la main droite – ce que certains appellent Liberté.

Mais bientôt nous serons pris dans sa glace, lucides et paralysés. Car Léviathan nous conservera jalousement la vie – ce que certains appellent Bonheur ; nous engraissant pour des fins aveugles.

Horreur de penser encore dans les ténèbres de l’estomac d’un monstre.

Vois-tu peu à peu se former ces ténèbres ? Sur l’homme se fermer d’abord ce champ clos ; le cercle de la terre ; et de plus près le cercle des frontières. Lire la suite

Jean Bernard-Maugiron, « Deux libertaires gascons. Bernard Charbonneau et Jacques Ellul. »

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Jean Bernard-Maugiron

Deux libertaires gascons.
Bernard Charbonneau et Jacques Ellul.

Entretien avec Le Comptoir,
novembre 2017

 

 

Vous avez sorti il y a quelques mois un livre de présentation de Bernard Charbonneau et de Jacques Ellul. Pourquoi cette démarche ?

Cela fait bien longtemps que je me sens proche des idées qu’ont défendues leur vie durant Jacques Ellul et Bernard Charbonneau, même si je n’ai vraiment découvert ce dernier qu’il y a une quinzaine d’années, à l’occasion de la réédition du Jardin de Babylone par les éditions de L’Encyclopédie des Nuisances. J’aime particulièrement chez eux l’expression d’une spiritualité libertaire réellement incarnée, qui manque à mon goût chez bien d’autres penseurs soi-disant radicaux. Et quand on aime, on a envie de partager. 

J’ai donc accepté l’amicale sollicitation des Grenoblois de Pièces et main-d’œuvre qui, connaissant ma promiscuité, tant géographique qu’intellectuelle, avec ces deux penseurs natifs de Bordeaux, m’ont proposé ce travail. Dans le cahier des charges, il s’agissait de dresser un état des lieux du saccage en cours – écologique, social et culturel – dans cette ville que ses nouveaux maîtres ont vendue au tourisme de masse et à la technocratie, à la manière d’Ellul et de Charbonneau telle que la décrivait celui-ci : « On n’appliquait pas des principes philosophiques à un monde inférieur, on partait du monde concret, et de là on s’élevait à une réflexion plus générale. » C’est ainsi que l’on peut se garder des idéologies, en remontant à la racine des choses (c’est ça, être « radical »), en partant de là où l’on est, de là où l’on vit et de ce qu’on ressent personnellement pour s’élever par paliers vers une vision plus ordonnée du monde, en synthétisant quelques idées qui permettent de s’engager dans l’action. Il s’agissait donc d’écrire un texte qui suivrait la recommandation d’Ellul : « Agir localement, penser globalement », et parlerait des luttes de terrain, perdues (contre le « golf immobilier » de Villenave-d’Ornon par exemple), gagnées (comme celle contre le terminal méthanier de la pointe de Grave) ou en suspens (comme celle contre la LGV Bordeaux-Toulouse). Et qui présenterait bien sûr ces deux pionniers de l’écologie radicale à travers leur vie, leur œuvre et leurs engagements, à des lecteurs qui n’ont pas forcément entendu parler d’eux. Ce devait être un long article ; l’abondance de la matière a fait que la forme livre s’est finalement imposée (1).

Depuis quelques années, ces deux auteurs connaissent un regain d’intérêt. À quoi l’attribuez-vous ?

Jacques Ellul, qui a toujours reconnu sa dette envers Bernard Charbonneau (« un des rares hommes de génie de ce temps […], sans qui je n’aurais pas fait grand-chose et en tout cas rien découvert »), a bénéficié assez vite (dès La Technique ou l’enjeu du siècle, en 1954, qu’Aldous Huxley, enthousiaste, fit aussitôt traduire aux États-Unis) d’une reconnaissance qui fut refusée à son ami, lequel en a longtemps souffert. En ce qui concerne Bernard Charbonneau, le « regain d’intérêt » est donc tout relatif, mais il est perceptible, en particulier grâce aux maisons qui ont édité ou réédité certains de ses livres majeurs (Le Système et le Chaos par Le Sang de la terre, Le Feu vert par Parangon/VS, Le Changement par Le Pas de côté, etc.). Mais il reste encore quelques inédits à faire découvrir. L’éditeur Thomas Bourdier, que vous avez interviewé récemment (2), vient par exemple de publier un très beau texte de Bernard Charbonneau écrit en 1960, L’Homme en son temps et en son lieu. Je prends ma part à ce travail d’exhumation et de redécouverte, en particulier avec le blog La Grande Mue, qui lui est entièrement consacré (3).  Lire la suite

Citations, 65

Le temps des barricades est bien fini : c’est par l’Etat, son armée et sa police que la bourgeoisie contient et réprime l’agitation populaire. Le bourgeois n’est plus libéral, il devient fasciste. Le peuple est libre d’instinct, il est contre l’Etat parce que la puissance politique pèsera toujours sur les pauvres pour maintenir l’état de fait. Parce qu’au bas de l’échelle sociale ce sera toujours eux qu’écraseront les glorieux monuments qu’aiment à dresser les princes. Le prolétaire est libre dans la mesure où la pauvreté le libère de toute complicité avec les puissances du temps. Dans l’oubli de la misère il sut définir une table des valeurs et créer une forme de solidarité.
En prenant l’habitude d’attendre le salut d’une intervention politique, le mouvement ouvrier a tout perdu à la fois. Parce qu’il a abdiqué l’initiative, aliéné l’essentiel, sa capacité à penser et à agir par lui-même. Le pain, la Justice, il l’attend comme l’attendaient autrefois les sujets du Roi, du bon vouloir du Prince.
Celui qui lance l’appel contre l’Etat doit savoir toute la gravité de cet appel, car il n’apporte pas comme les zélateurs de l’Etat, le système et la discipline qui dispensent d’être. Il n’apporte que le choix dans la solitude et l’angoisse. Et son appel n’est pas si différent de celui des prophètes. Réfléchis et par toi-même, découvre et vis des valeurs personnelles. Ce n’est que là où commence l’individu et le groupe vivant que recule l’Etat. La liberté du Peuple naît quand l’homme va vers l’homme pour nouer de justes liens.

L’Etat, chez l’auteur, 1951, Economica, 1987. R&N, 2020.