Version imprimable du Fils de l’homme
Bernard Charbonneau
Le fils de l’homme
et les enfants de Dieu
(Inédit, années 60)
En m’adressant aux chrétiens, qui le sont parfois moins qu’ils ne le pensent, et aux non-chrétiens, qui le sont aussi moins qu’ils ne l’imaginent, je ne pense pas faire aux uns et aux autres une critique ou un honneur ; car notre croyance et notre incroyance agissent à la fois pour le bien et pour le mal : tant que nous n’aurons pas transformé notre état en conscience.
Le temps de la chrétienté, même dans les cantons les plus reculés de la Suisse et de l’Espagne, est aujourd’hui bien fini : seulement, les enfants de chœur enfermés dans la sacristie ne le réaliseront que lorsque le toit de l’Église leur tombera sur la tête. Beaucoup d’hommes ne reconnaissent plus le nom du Christ : on naît maintenant athée, comme autrefois chrétien, de nature. Et cependant, l’an I reste bien notre point de départ : telle est la proposition apparemment paradoxale, qui me paraît expliquer le mieux notre état actuel. Mais il est déjà si difficile d’admettre l’existence de Dieu. Comment imaginer sa disparition, à plus forte raison à la fois son existence et sa disparition ? Nous avions cru le tenir, et voici qu’il remonte au ciel. Au moins si nous pouvions être aussi sûrs de sa non-existence qu’autrefois de son existence. Mais, désormais invisible, rien ne l’empêche d’être partout.
Certes, le nombre des chrétiens baptisés des diverses Églises reste encore considérable, mais celui des chrétiens vraiment pratiquants – aujourd’hui on dirait plutôt militants – est autrement réduit. Dans un pays comme la France, le fidèle catholique, participant activement à la vie de son église : membre de la JEC JAC JOC, de l’Alliance protestante, etc. n’est plus qu’un minoritaire, souvent caractérisé par les faiblesses et les vertus des petits groupes coupés de la « société globale ». Ainsi les mœurs des membres actifs de la secte catholique, sinon leur orthodoxie, finissent par ressembler étrangement à celles qui caractérisaient jusqu’ici la minorité protestante. La foi, à défaut d’une loi d’État, crée autour des chrétiens une sorte de ghetto dont ils ne pourraient vraiment sortir qu’en renonçant à une croyance désormais absurde à son environnement ; l’État totalitaire, en leur interdisant notamment toute éducation de la jeunesse, ne fait que codifier systématiquement cet état.
Bornée à la conservation d’un sacré – d’un secret – de moins en moins communicable à la plupart des mortels, les Églises tournent pourrait-on dire à la synagogue ; soit que la puissance leur manque, soit que le milieu devienne moins apte à recevoir leur enseignement : et il le devient en partie parce qu’il ne porte plus leur marque. Qui pourrait dire dans quelle mesure ce retrait est l’effet d’un sentiment plus vif de la transcendance de la révélation, ou d’une impuissance à l’incarner dans l’immanence ? Et comme les juifs de la synagogue, les chrétiens hésitent entre un mépris hautain qui se détourne de ce monde étranger à leur foi, et une mauvaise conscience obséquieuse qui multiplie en vain les avances aux gentils, d’autant plus arrogants vis-à-vis de ces attardés, suspects jusque dans leurs efforts d’adaptation.
Le temps de la chrétienté est bien fini. Ceci a été souvent dit, mais sans doute plus rarement pensé, car je doute que nous ayons vraiment réalisé tout ce que comporte cette nouvelle ascension. Si la marque du Christ est lente à s’effacer dans les choses qui nous entourent, le sceau divin a marqué d’une cicatrice encore plus profonde et durable la cire de l’esprit humain : le feu qui l’a brûlé peut s’éteindre, la trace reste. Du bout des lèvres, le chrétien – et nous le sommes tous plus ou moins comme nous le verrons – accepte les temps modernes, un monde qui ne connaît plus Dieu : où de plus en plus la science, la politique, l’économie se situent au-delà, ou en deçà, non seulement de la religion, mais de la morale. Mais, tels que nous sommes encore, nous n’arrivons pas à réaliser cette absence de Dieu sur terre. Parce que l’absence de Dieu est aussi énorme que sa présence : elles ont exactement la même taille et concevoir l’une ou l’autre participe de la même expérience.
Dieu n’est plus ici, donc sans doute est-il mort commençons-nous à dire aujourd’hui. Mais pour parler ainsi de la mort de Dieu, il faut tant soit peu l’avoir pressenti vivant : au contraire l’incroyance des fils risque d’être aussi superficielle que la croyance des pères. La mort de Dieu est une façon de parler, comme le fut généralement sa présence ; parce qu’il fut difficile aux hommes autrefois de réaliser la présence de Dieu vivant, il nous est impossible d’accepter jusqu’à sa disparition. S’il est évident qu’en un sens, le monde actuel n’est plus chrétien, un bref examen révèle qu’il l’est encore, sinon dans les choses du moins dans l’homme, sinon dans les paroles et dans les œuvres, du moins dans l’esprit qui les inspire. S’il n’y a plus de chrétienté, il y a encore une humanité qui peut être qualifiée de post-chrétienne, comme la chrétienté pouvait l’être de post-païenne.
Nous restons chrétiens par les structures même de notre esprit. Depuis le jour où le Dieu sensible et local des païens primitifs est devenu le Dieu des prophètes, transcendant et universel. L’esprit qui se confondait au début avec les choses et les forces matérielles n’est vraiment devenu lui-même, c’est-à-dire le souffle invisible et insaisissable qui anime pourtant toute vie, que depuis le Dieu d’Abraham et du Christ. Mais cet acte par lequel l’esprit s’est distingué des choses les a rendues à elles-mêmes : le temporel ne se confondant plus désormais avec le spirituel, l’objet existant face au sujet, l’État face à l’Église. La science des choses ne se confondait plus avec la foi dans la vérité ; et comme la nature divine n’était plus que la création, désormais l’homme pouvait porter la main sur elle, l’analyser et l’utiliser.
L’atome du cosmos primitif où tout était identifié : Dieu et la nature, le rite et les techniques, la société et les personnes éclatait à tout jamais, semble-t-il. Et un mouvement de décomposition, ou de transformation, irréversible succédait à l’immobile perfection d’un instant jusque-là éternel. Seulement, ce qui fut bouleversé fut remis en ordre ; l’acte qui avait séparé le ciel de la terre, Dieu de la nature et des hommes, les avait réunis dans une religion de l’incarnation et de l’Amour, où Dieu s’était fait homme pour élever l’homme jusqu’à lui.
Mais désormais, le mystère de cette mort et de cette renaissance de l’homme et son univers, détruit et recréé par l’intervention du Christ, Dieu ne pouvait l’accomplir sur terre qu’avec la participation des hommes. Car la nouvelle justice ne pouvait plus être le fait de la contrainte et de la crainte mais de la liberté et de l’amour. Dieu est transcendance, mais Dieu est également une personne, et l’homme est fait à son image ; tous nous participons ainsi d’une insaisissable vérité, et d’une irréductible réalité. Uniques dans cette irrévocable durée qui commence à l’instant de notre naissance et finit à celui de notre mort, uniques dans ce nœud sanglant de muscles et de veines dont un cœur bat les secondes. Vivants et mortels par le corps, déterminés, et pourtant libres dans ce for intérieur où nul ne pénètre, sinon chacun de nous, quand il dépouille sa nudité de tous les vêtements mensongers dont le recouvrent sa faiblesse individuelle et la faiblesse à peine moins précaire de son milieu social.
Libres à l’image de Dieu ; et comme Dieu s’est fait homme, libres à l’image de l’homme ; libres en dépit de la nécessité, pour un temps, entre la perte et le salut. Libres en pensée, donc libres en actes : chacun de nous est un créateur. Mais rien d’autre ne nous en a assurés que le tonnerre aujourd’hui lointain du Sinaï, ou ce cri plus proche qui fut poussé sur cet autre sommet qui domine à peine la banlieue de la Ville. L’œuvre la plus décisive du Dieu des chrétiens, ce n’est pas la nature, ce n’est pas l’État ou la science, mais la liberté : la personne désormais justifiée dans l’autonomie de sa conscience et de sa volonté vis-à-vis du cosmos et vis-à-vis de son prolongement humain que nous appelons la société ; vis-à-vis de la vérité, de Dieu même qu’il lui faut maintenant choisir. Et parce que la liberté de l’homme était distinguée du reste de l’univers, ce qui était enchaîné dans des chaînes de fer devait être lié par l’immatériel lien de l’amour ; c’est parce que la personne est irréductiblement solitaire, que monte du plus profond de cet abîme l’élan qui la porte vers Dieu et son prochain.
Sous tous ses aspects, surtout dans sa structure spirituelle, le monde actuel, s’il n’est pas chrétien – et on peut se demander s’il y a jamais eu un monde chrétien – mérite le qualificatif de post-chrétien. Si Israël et le Christ ne sont pas son unique origine, et si ailleurs l’éveil de la liberté humaine fut parfois pressenti, eux seuls ont exprimé invinciblement des puissances qui étaient seulement latentes ; et c’est depuis eux que le temps s’est mis irréversiblement en mouvement. En ce sens, le Christ c’est l’Occident dont l’origine se situe à l’Orient ; l’individualisme, la démocratie. C’est le libéralisme : la liberté de pensée, l’athéisme lui-même, le croyant incroyant qui conteste avec un Dieu qui se refuse à être prouvé par les choses ou même par la raison, et qui se dérobe parce qu’il veut être poursuivi. Le Dieu des chrétiens est celui de la science et de la technique, de la maîtrise de la nature, donc du sentiment de la nature qui en exprime la nostalgie. Mais si l’Ouest libéral peut être qualifié de post-chrétien, l’Est totalitaire peut l’être de post-libéral. Que serait Marx sans Rousseau, fils de Genève, 1917 sans 1789 ? Mao Tsé-Toung lui-même n’est qu’un épigone de l’idéologie, de la morale et de la technique occidentale. La même puissance déchaînée est à l’origine des nationalismes, de la révolte des peuples colonisés, donc de nos guerres et nos révolutions. Et si le Christ est à l’origine de la grande débâcle de l’histoire humaine, il est aussi à celle des réactions aveugles qui achèvent de la déchaîner en voulant la maîtriser. Même la haine anti-chrétienne d’un Nietzsche ou d’un Lawrence, que serait-elle sans le piétisme allemand ou le puritanisme anglais ?
Depuis l’insondable solitude que chaque sujet découvre au cœur de lui-même, jusqu’aux objets les plus impersonnels fabriqués par l’industrie moderne, depuis le roman jusqu’aux montagnes de béton qui retiennent nos mers artificielles : jusqu’au soleil de la bombe H, le christianisme est encore actif et le fait que son action ne soit reconnue ni des païens ni des chrétiens la déchaîne. L’événement est irréversible, et il continue de se produire encore aujourd’hui. Le Christ reste au cœur de notre présent ; dans cette fraction de seconde que représentent à peine vingt siècles d’histoire humaine, elle-même instant de celle de l’univers.
En un sens, le Christ est toujours là, et le fait que par ailleurs il soit absent de notre pensée est aussi une puissance terrible qui pourrait bien nous anéantir. Ces hémorragies d’énergie folle qui flambent çà et là sur notre globe pourraient être ainsi définies : mort atomique = énergie déchaînée moins conscience. Et qu’est-ce que la conscience humaine, si elle ne participe pas de l’esprit créateur qui sut dompter l’énergie en la captant dans une forme ?
Pour reprendre le langage du père Teilhard de Chardin, l’événement chrétien a été dans l’histoire de l’homme, donc du cosmos, une sorte de mutation. Mais le propre des mutations est de couronner paradoxalement une évolution en rompant sa continuité par l’intrusion d’un élément nouveau : celui-ci l’est tellement qu’il n’appartient plus à l’ancienne nature. La porte par laquelle nous devons passer pour continuer au-delà est si étroite que seul un pur esprit pourrait semble-t-il s’y glisser. Purement humain – donc divin – ce pas que nous devons faire n’a plus rien de nécessaire, il se décide à l’intérieur de chaque homme, probablement au niveau de sa conscience et de sa liberté. Ne comptons donc pas ici sur l’automatisme d’une évolution qui ne conserve pas de trace des mutations avortées.
Malheureusement, s’il est vrai que l’événement chrétien est le plus prodigieux et le plus actif qui soit intervenu dans l’histoire de l’homme, il est non moins vrai que, sauf quelques personnes dans quelques instants privilégiés, les hommes n’arrivent pas à réaliser le sens de ce signe de contradiction qui leur fut adressé : dans les symboles traditionnels de la foi chrétienne, donc jusque dans le reflet monstrueux que leur propose le monde actuel.
Le drame, c’est que le païen primitif demeure, à peine dissimulé par des rites et un langage chrétien ; et qu’il persiste jusque dans le païen moderne. Au fond, nous n’arrivons pas à imaginer ce Dieu qui n’est ni la nature, ni l’histoire ; et à chaque instant pour nous rassurer, nous cherchons à nous démontrer le contraire. Nous parlons de sa transcendance et de son universalité, mais nous nous raccrochons aussitôt à des signes sensibles et particuliers qui nous assurent que nous l’avons bien sous la main. Nous parlons d’amour mais nous pratiquons la haine, de liberté mais nous en cherchons partout la preuve dans la nécessité. Mais surtout nous n’arrivons pas à réaliser le paradoxe de l’esprit incarné ; nous saisissons bien l’humanité de Dieu, ou sa divinité, la théorie ou la pratique, nous n’arrivons pas à réaliser que l’une et l’autre soient présentes dans la même personne et le même acte. Si le paradoxe de la foi chrétienne effleure notre compréhension, à plus forte raison, il nous est difficile de la vivre. Et si sur le plan privé, il peut exister parfois une vie chrétienne, au niveau de la société, de son économie et de sa politique, le christianisme n’est plus qu’un ornement culturel, plaqué sur l’acier de la concurrence commerciale, de l’impérialisme des partis ou des États.
Nous n’arrivons pas à comprendre, et donc à assumer les paroles de l’Évangile. Mais le pire c’est que nous les comprenons à demi : sans cela nous serions encore de bons sauvages usant de couteaux de silex plutôt que de bombes H. Car le langage de l’Évangile, s’il déroute le vieil homme, répond, sinon au plus fort, du moins au meilleur de nous-mêmes. Mais comme nous ne pouvons pas l’assumer dans notre pensée et notre vie, c’est alors une puissance déchaînée que rien d’humain ne contrôle. La plus active des puissances : l’Esprit, a été déchaînée, s’il ne crée pas l’homme, il le détruira.
« Si le grain ne meurt… » Soyons-en assurés, le mal est fait, il est déjà mort. Mais la semence humaine pourrait bien pourrir parce que superficiellement transformée, elle ne l’est pas jusqu’au germe de la conscience.
L’ordre ancien n’est plus : l’Éden primitif où la nature était divine et les hommes des enfants innocents. Notre monde est bouleversé par une force qui démolit à chaque instant ce qu’elle édifie, pour édifier ce qu’elle démolit à nouveau, et qu’il ignore parce que son matérialisme ne peut en connaître qu’une énergie en développement accéléré. Un nihilisme négateur de toute divinité et de toute vérité, un esprit de révolte impatient de toute loi parce qu’il n’y a plus de forme qui pourrait le satisfaire, une volonté de puissance insatiable, nous poussent à nier aussitôt ce que l’inquiétude et la critique nous ont permis d’acquérir. Dieu est transcendance, et à sa poursuite nous traquons bien l’absolu, mais comme nous restons des païens, nous cherchons cet absolu dans le relatif, ce qui nous conduit à le détruire. À moins que cette passion sans objet qui se développe désormais par inertie ne retombe avant d’avoir tout anéanti ; que la lave ardente de nos révolutions et de nos guerres ne se fige en une organisation parfaite, englobant, grâce à la science, la totalité du monde et de l’homme. Quelque temps le feu follet d’un esprit parfaitement désincarné danserait dans la nuit… Auquel cas, au-delà de l’éclair d’un instant de liberté, l’événement chrétien n’aurait abouti qu’à une rechute dans l’innommé, à un paganisme redoublé où le ciel serait à nouveau confondu avec la terre, l’individu avec la société et le cosmos impersonnels. Et l’Ordre régnerait à nouveau : celui qui fait que les choses sont ce qu’elles sont, entraînées dans l’inévitable cycle d’un univers finalement condamné au déclin, parce qu’il l’est pour l’instant au progrès.
Après l’an I du Christ, l’an Mil de la chrétienté : l’espoir fallacieux d’une foi réalisée sur terre, l’an Deux Mille : la désincarnation poussée jusqu’à son terme ; autre chose qui n’a pas de nom, et que faute de mieux dans notre langage actuel nous pouvons appeler mort.
Après avoir longtemps vécu l’illusion de la chrétienté, les chrétiens réalisent que le royaume de Dieu n’est pas ce monde. Mais c’est pour en tirer aussitôt mauvaise conscience, car il est tout aussi évident que la foi c’est l’incarnation : « celui qui entend ces paroles et qui les met en pratique a fondé sa maison sur le roc… » Alors, maladroitement, ils cherchent à compenser un dégagement spirituel par un engagement politique, un idéalisme par un réalisme. Ils oublient que cette absence de Dieu est une présence terrible, la force de transformation qui est à l’origine de tous les bouleversements actuels. Ce n’est pas la mauvaise conscience de leur impuissance qui devrait accabler les chrétiens, mais un sentiment autrement insupportable et fécond : celui de la responsabilité d’une action trop efficace. Les vrais responsables de notre désordre actuel ce ne sont pas les politiques, ni même les savants, mais les chrétiens : Staline ou Hitler seraient impensables sans eux. Si, prétendant compenser l’Esprit pur par l’histoire ou l’Action pure, ils se contentaient de bénir au nom de leur Dieu l’État, le Marxisme ou l’Économie, ils n’auraient fait que s’engager dans leur propre démission.
Il n’y a d’issue à notre drame qu’au niveau le plus profond : spirituel ; et il n’est d’esprit que vivant. Il nous faut tenter d’assumer la puissance qui a fait sauter les cadres traditionnels de l’univers ; de reconnaître et d’incarner ses impératifs. Qui serait mieux placé pour le faire que ceux qui, officiellement s’en réclament ? Nous pouvons continuer d’interroger le signe de contradiction, il n’a pas fini de livrer son secret. Chrétiens nous le sommes et la plupart malgré nous, il ne nous reste plus qu’à nous convertir. Mais surtout nous n’avons pas fini de donner un corps à cette âme. Réaliser la transcendance mais surtout le mystère encore plus grand – peut-être le seul impénétrable pour l’homme – de son incarnation. Car l’étonnant, ce n’est pas un Dieu divin, mais le Dieu humain.
En cherchant à ouvrir cette porte, j’engage certains chrétiens qui s’ignorent, c’est-à-dire la majorité des fidèles et des infidèles, à dépasser un certain nombre de faux problèmes qui les empêchent de reconnaître les paradoxes de notre condition humaine actuelle. Parler de l’action du Christ, c’est parler du camping, du roman, aussi bien que du fascisme ou du communisme, puisqu’aujourd’hui, déchaîné, l’esprit souffle n’importe où en tempête. Évoquer les responsabilités des chrétiens, c’est rechercher comment notre trop humaine liberté pourrait sortir de ce cercle qui nous ramène de la totalité et de l’inconscience à la totalité et à l’inconscience. Comment retrouver la nature au-delà de la nature, la morale au-delà de la morale, l’ordre au-delà – et non en deçà – de la liberté (1) ?
Luxe, Saint-Palais
(non daté)
Note
1. Le lecteur excusera le survol de cette introduction, écrite il y a trente ans, d’un manuscrit égaré. Depuis, tout au long de sa vie, l’auteur n’a fait que la développer dans plusieurs livres, publiés ou non, qui ont tenté de peindre et d’analyser la mue de notre espèce.
Égaré ? pas tant que cela…
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Précieux fragment subsistant d’un saint Graal perdu et demeuré légende pour certains qui en ont entendu parler, de la bouche de l’auteur notamment.
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Christian R, je suppose…,
l ouvrage n a pas été perdu. il suffisait de bien connaitre son histoire pour le retrouver.
mais c est vrai ceux qui ont pu le lire se compte sur les doigts d une main.
cdlt
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Bonjour,
j’ai écrit un article sur Charbonneau pour le journal allemand Der Rabe Ralf. Peut-être êtes-vous intéressé: https://www.grueneliga-berlin.de/wp-content/uploads/2021/10/DER-RABE-RALF-Die-Berliner-Umweltzeitung-Oktober-November-2021.pdf Vous trouverez le texte à la page 19.
Pour la version en ligne: https://www.grueneliga-berlin.de/publikationen/der-rabe-ralf/aktuelle-ausgabe/bernard-charbonneau/
Malheureusement Charbonneau n’est pas très connu en Allemagne. Des traductions manquent encore.
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Merci de faire connaître Bernard Charbonneau en Allemagne.
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